CHAPITRE X
ROSE HUMBLEBY

Entendant du bruit derrière lui, il se retourna vivement, pour se trouver face à face avec une jeune fille. Elle était d’une beauté remarquable, avec de magnifiques cheveux bruns, dont les boucles lui tombaient sur les oreilles, et de grands yeux bleu sombre.

Rougissant, elle dit :

— Mr Fitzwilliam ?

— Lui-même.

— Je m’appelle Rose Humbleby. Bridget m’a dit que… vous connaissiez des gens qui ont connu mon père.

Assez embarrassé, Luke répondit tant bien que mal.

— À vrai dire, ils l’avaient connu jeune homme, bien avant son mariage.

— Ah !

Elle semblait déçue. Pourtant, elle n’abandonna pas la conversation.

— Vous écrirez un livre, je crois ?

— Oui. Sur les superstitions locales.

— C’est très intéressant !

— Peut-être, mais mon bouquin sera terriblement ennuyeux.

— Je suis bien sûre du contraire !

Luke sourit.

— Il y a des gens qui, lorsqu’ils traitent un sujet, ont le génie de le rendre insipide. Malheureusement, je crois bien que je suis de ceux-là !

— Qu’est-ce qui vous fait croire ça ?

— C’est une idée que j’ai. Et plus je vais, plus j’ai la certitude que je ne me trompe pas !

— Et si, au contraire, vous étiez de ceux qui rendent passionnants les sujets les plus inintéressants ?

— Voilà une supposition très bienveillante et je vous remercie de l’avoir faite !

Elle sourit.

— Vous croyez à la sorcellerie ? reprit-elle.

— C’est une question délicate. On peut écrire sur une chose à laquelle on ne croit pas.

— Oui, bien sûr.

Elle ne paraissait pas convaincue. Il reprit :

— Et vous, vous y croyez ?

Elle eut un instant d’hésitation.

— Non, dit-elle enfin. Seulement, je crois qu’il y a des choses qui arrivent en série.

— C’est-à-dire ?

— Je crois qu’il y a des périodes de chance et des périodes de malchance. Il me semble, par exemple, que Wychwood, depuis quelque temps, traverse une mauvaise passe. Mon père est mort, miss Pinkerton s’est fait écraser, le jeune Pierce est tombé d’une fenêtre… Je commence à croire que je déteste Wychwood et qu’il faut que je m’en aille !

Elle s’était animée en parlant. Luke la regardait, songeur.

— Vous avez vraiment cette impression ?

— C’est idiot, je sais bien ! Mais qu’y puis-je ? La mort de papa a été si brutale, si soudaine… Ensuite, c’est miss Pinkerton qui est partie. Elle m’avait dit…

Rose Humbleby se tut.

— Qu’est-ce qu’elle vous avait dit ? Je l’avais rencontrée. C’était une charmante petite vieille. Elle me rappelait une tante à moi…

— Vous la connaissiez ?

Le visage de Rose s’éclaira. Elle poursuivit :

— Je l’adorais et elle aimait bien papa. Mais je me demande si elle n’avait pas le don de double vue…

— Pourquoi donc ?

— Parce que, si bizarre que cela puisse vous sembler, on aurait dit qu’elle avait peur qu’il n’arrive quelque chose à papa. Elle semblait redouter pour lui un accident. Le jour où elle est allée à Londres, c’était pareil ! Elle était comme inquiète. Si vous l’aviez vue, vous auriez cru, comme moi, qu’elle savait qu’il allait lui arriver quelque chose. Ça ne vous paraît pas surprenant, ça ?

— On peut avoir un pressentiment. Il n’y a rien de surnaturel là-dedans.

— C’est possible. Quand même, ça m’inquiète…

Luke essaya de la rassurer.

— Il ne faut pas. Tout cela, c’est du passé ! C’est l’avenir qu’il faut regarder !

— Je sais. Seulement, il y a autre chose…

Elle hésita avant d’ajouter :

— Et c’est de votre cousine qu’il s’agit.

— De Bridget ?

— Oui. Miss Pinkerton me posait toutes sortes de questions sur Bridget et je crois que, pour elle aussi, elle redoutait quelque chose…

Luke tourna la tête vers Ashe Ridge, en proie à une angoisse confuse dont il eût été bien en peine de préciser la raison. Bridget était là-haut, seule avec cet Ellsworthy, de qui les longues mains verdâtres avaient quelque chose de cadavérique. Il haussa les épaules. Ellsworthy ! Il rêvait. Le bonhomme était un inoffensif esthète qui s’amusait à jouer à l’antiquaire.

Comme devinant ses pensées. Rose demanda :

— Il vous est sympathique, Mr Ellsworthy ?

— Absolument pas.

— Geoffrey… le docteur Thomas est comme vous, il ne l’aime pas.

— Et vous ?

— Moi, il me fait peur. Vous savez qu’on raconte sur lui des choses horribles ? Il paraît qu’il a organisé une cérémonie étrange dans la prairie des Sorcières. Il avait fait venir de Londres des gens bizarres, des amis à lui… Et Tommy Pierce était dans l’affaire !

— Tommy Pierce ?

— Oui. En surplis et robe rouge !

— Ça s’est passé il y a longtemps ?

— Il y a quelques mois. En mars, si je me souviens bien.

— On dirait que ce Tommy Pierce a été mêlé à tous les événements du village ?

— Il fourrait son nez partout. Il voulait être au courant de tout !

— Je me suis laissé dire que son indiscrétion avait fini par lui jouer de vilains tours.

— C’était un garnement impossible. Il adorait couper les abeilles en deux et attacher des casseroles à la queue des chiens.

— On n’a pas dû le regretter beaucoup !

— Vous pouvez le dire ! Il a bien fait souffrir sa pauvre mère.

— J’ai cru comprendre qu’il lui restait cinq enfants pour la consoler.

— Vous l’avez vue ? Elle parle beaucoup, hein ?

— Je lui ai acheté une boîte de cigarettes et elle m’a raconté l’histoire du village.

Rose hocha la tête.

— C’est ce qu’il y a de terrible dans un endroit comme celui-ci. Tout le monde sait tout sur tout le monde !

— Ne croyez pas ça !

Répondant au regard interrogateur de la jeune fille, Luke ajouta :

— Il n’y a pas un homme sur terre qui sache la vérité entière sur un de ses semblables.

Le visage de Rose s’était assombri. Il ajouta :

— Et c’est vrai même pour nos proches, même pour les gens que nous aimons le mieux !

— Même pour…

Elle n’acheva pas sa phrase.

— Vous devez avoir raison, Mr Fitzwilliam, reprit-elle. Mais vous ne devriez pas dire des choses comme ça…

— Elles vous effraient ?

Elle répondit oui d’un lent mouvement de tête.

— Il faut que je me sauve, dit-elle ensuite. Si vous n’avez rien de mieux à faire, vous ferez certainement plaisir à maman en lui rendant visite. Elle serait si heureuse de voir quelqu’un qui a connu de vieux amis de papa !

Luke la regarda s’éloigner. Elle marchait la tête baissée, comme écrasée par quelque fardeau trop lourd pour ses frêles épaules. Il eût voulu la protéger, la défendre…

La défendre ? Mais contre qui ? Il se posa la question, pour se dire tout aussitôt qu’elle était ridicule. Sans doute, Rose Humbleby avait perdu son père récemment, mais sa mère lui restait et elle était fiancée à un jeune homme parfaitement capable de la protéger, si besoin était. Alors ? Luke se reprocha ses sentiments romanesques. Ils dataient.

Il s’était remis en route, absorbé dans ses pensées, quand, levant la tête, il aperçut Mr Ellsworthy arrivant au bas du sentier qui descendait d’Ashe Ridge. L’homme marchait, les yeux au sol, souriant d’un sourire déplaisant, auquel Luke appliqua sans hésiter l’épithète de diabolique. Luke fit halte et Ellsworthy ne s’avisa de sa présence que lorsqu’il fut à un mètre de lui. Ellsworthy ne le reconnut pas tout de suite, mais le sourire disparut de son visage instantanément. Les bonjours échangés, Luke demanda :

— Vous êtes allé admirer les beautés de la Nature ?

Mr Ellsworthy esquissa de ses longues mains pâles un geste de défense.

— Grands dieux, non ! J’ai horreur de la Nature ! Elle est sotte et dépourvue d’imagination. Je tiens qu’on ne jouit de la vie que lorsqu’on est parvenu à mettre la Nature à sa véritable place.

— Et comment y arrive-t-on ?

— Par différents moyens. Dans un petit pays charmant comme celui-ci, on peut très bien, Mr Fitzwilliam, se procurer de fort agréables distractions. Question de dons… et de flair. Pour ma part, je profite de l’existence !

— Moi aussi !

— Mens sana in corpore sano ? dit Mr Ellsworthy d’un ton ironique. Je ne doute pas que ce ne soit là une de vos maximes favorites.

— Il en est de pires !

— Je vous plains. Rien de plus ennuyeux que la raison. Il faut être fou… Un peu pervers, un peu compliqué, on voit la vie sous un angle tellement plus intéressant !

Luke se contenta de sourire, sans répondre.

— Mais, reprit Ellsworthy, je ne voudrais pas vous retenir ! Je vous laisse. Vous prenez de l’exercice et l’exercice est une excellente chose, on l’apprend dans toutes les écoles !

— Très juste ! dit Luke.

Il salua Ellsworthy d’un mouvement de tête assez sec et reprit sa promenade.

« Il faut, songeait-il, que je me méfie de mon imagination. Cet Ellsworthy, tout bien considéré, n’est qu’un prétentieux imbécile ! »

Il fronça le sourcil. Un prétentieux imbécile ? Alors, que signifiait ce sourire triomphant qu’il lui avait vu, ce sourire qui s’était évanoui d’un coup au moment où le personnage s’était aperçu qu’il n’était pas seul ? Brusquement, Luke pensa à Bridget. Elle avait gravi les pentes d’Ashe Ridge en compagnie d’Ellsworthy. À la descente, il était seul. Inquiet, Luke pressa le pas.

Le soleil, qui s’était montré tandis qu’il parlait avec Rose Humbleby, avait disparu. Le ciel était gris et menaçant, de courtes rafales de vent soufflaient par instants. Luke tourna le coin d’une rue. Il voyait devant lui, à quelque distance, une grande prairie dont on lui avait dit le nom : la prairie des Sorcières. C’était là, d’après la légende, qu’elles s’assemblaient pour le sabbat…

Luke la scruta du regard et se sentit rassuré : il venait d’apercevoir Bridget. Elle était assise, adossée à une roche, la tête dans ses mains. Vivement, il alla à elle.

— Bridget ?

Lentement, elle leva la tête vers lui. L’expression de son visage le frappa. Elle avait l’air égaré de quelqu’un qui, s’arrachant au monde de ses songes, éprouve quelque difficulté à redescendre sur terre.

— Il ne vous est rien arrivé ?

Il avait posé la question presque malgré lui. Elle n’y répondit qu’après de longues secondes.

— Non, dit-elle enfin. Pourquoi me serait-il arrivé quelque chose ?

Il y avait dans la voix comme de l’hostilité.

— Je n’en sais fichtre rien ! s’écria-t-il. J’étais un peu inquiet, voilà tout !

— Pourquoi ?

— Probablement, je pense, parce que je vis dans une atmosphère de drame qui me fait perdre le sens des réalités. Que je ne vous voie pas pendant une heure ou deux et je me figure que je vais vous retrouver dans un fossé, à l’état de cadavre ! Dans les livres, ça se passe comme ça !

— On ne tue jamais l’héroïne.

— Non, mais…

Il s’arrêta juste à temps.

— Qu’alliez-vous dire ? demanda-t-elle.

— Rien.

Il ne pouvait pas répondre autrement. Pouvait-il dire à une belle jeune fille qu’elle n’était pas l’héroïne de l’aventure, qu’elle ne jouait dans celle-ci qu’un tout petit rôle ?

— L’héroïne, reprit-elle, on l’enlève, on la séquestre, on la laisse pour morte ici ou là, elle est toujours en danger, mais on ne la tue pas !

— Et elle ne disparaît même pas !

Il regarda autour de lui.

— Ainsi, dit-il, nous sommes dans la prairie des Sorcières ?

— Exactement.

Souriant, il ajouta :

— Il ne vous manque qu’un manche à balai !

— Vous êtes trop gentil. Mr Ellsworthy m’a dit à peu près la même chose.

— Je viens de le rencontrer.

— Vous lui avez parlé ?

— Oui. Je crois bien qu’il a fait ce qu’il a pu pour m’être désagréable.

— Il y a réussi ?

— Ses méthodes sont assez enfantines…

Après un silence, il reprit :

— C’est un drôle de bonhomme. Il y a des minutes où on se dit qu’il est tout simplement un pauvre type et il y en a d’autres où on se demande s’il n’est pas tout autre chose.

— Vous avez eu cette impression, vous aussi ?

— C’est la vôtre ?

— Oui.

Luke attendit. Elle poursuivit :

— Il y a chez lui quelque chose de bizarre… La nuit dernière, au cours d’une insomnie, j’ai longuement réfléchi à ce qu’il s’est passé ici, me disant que, s’il y a un assassin dans le pays, je devrais trouver qui il est… Et je suis arrivée à cette conclusion que s’il existe, cet assassin, ce ne peut être qu’un fou !

Songeant aux propos que lui avait tenus le docteur Thomas, Luke dit :

— Vous ne croyez pas qu’un assassin peut être aussi sain d’esprit que nous le sommes, vous et moi ?

— Pas un assassin comme celui-là ! Et c’est justement parce que nous devons avoir affaire à un fou que j’en suis venue à penser à Ellsworthy ! Il est le seul dans le pays à ne pas être… normal. Il est bizarre, ça ne se discute pas !

Luke ne semblait pas convaincu.

— Des gens comme lui, il y en a des masses. Ils sont blasés, poseurs, mais généralement inoffensifs.

— Vous avez remarqué ses mains ? Elles sont horribles !

— C’est mon avis.

— Elles ne sont pas blanches, elles sont vertes !

— Ou, du moins, elles le paraissent. Mais on ne condamne pas quelqu’un sur la couleur de sa peau !

— Je reconnais qu’il faut des preuves.

— Et des preuves, c’est justement ce que nous n’avons pas ! L’assassin est peut-être fou, mais il fait attention à ce qu’il fait. Il est prudent.

— J’ai travaillé pour vous.

— Pour moi ?

— Oui. J’ai pensé que je pourrais peut-être tirer quelque chose d’Ellsworthy. J’ai appris quelques petites choses.

— Dites vite !

— J’ai cru comprendre qu’il a un certain nombre d’amis, qui forment avec lui une bande assez peu sympathique. Ils viennent ici de temps à autre, à l’occasion de manifestations plutôt… curieuses.

— Ce qu’on appelle « des orgies sans nom » ?

— En tout cas, des orgies.

— Du genre « messes noires », célébration du culte de Satan et danses obscènes ?

— C’est ce que j’ai cru comprendre.

— J’ai appris quelque chose là-dessus, moi aussi. Je puis vous dire que le jeune Tommy Pierce a assisté à une de ces… cérémonies. Il en était en surplis et robe rouge.

— Ainsi, il était au courant ?

— Sans aucun doute. Et c’est peut-être à cause de cela qu’il est mort.

— Vous voulez dire qu’il aurait parlé ?

— Oui. Ou essayé d’un petit chantage…

Bridget resta silencieuse un instant.

— Évidemment, reprit-elle, tout cela paraît invraisemblable, mais quand on connaît Ellsworthy…

— C’est bien mon avis.

— Nous savons, en tout cas, qu’il aurait pu avoir des raisons de supprimer deux des victimes : Tommy Pierce et Amy Gibbs.

— Quid de Carter et de Humbleby ?

— Pour eux, on ne peut encore rien dire.

— Pour Carter, soit. Pour Humbleby, je verrais un mobile, à la rigueur. Comme médecin, il aurait pu s’apercevoir que le type était fou…

— C’est possible, en effet.

Riant, Bridget ajouta :

— Quoi qu’il en soit, j’ai magnifiquement joué la comédie. Il paraît que je suis douée de facultés psychiques peu communes et « on » m’a écoutée avec un intérêt non dissimulé quand j’ai raconté qu’une de mes lointaines aïeules avait failli être brûlée vive comme sorcière. J’ai idée que je serai invitée à la prochaine réunion des Jeux Sataniques…

— Soyez prudente, Bridget, je vous en supplie !

Elle le regarda avec surprise. Se levant, il reprit :

— Je viens de bavarder avec la fille de Humbleby. Nous avons parlé de miss Pinkerton. Elle m’a dit que miss Pinkerton se faisait beaucoup de souci à votre sujet.

Bridget, qui était en train de se mettre debout, s’immobilisa soudain.

— À mon sujet ?

— C’est ce que m’a dit Rose Humbleby.

— Elle a dit ça ?

— Oui.

— A-t-elle ajouté autre chose ?

— Non.

— Vous en êtes sûr ?

— Absolument.

— Ah !

— Miss Pinkerton se tracassait au sujet de Humbleby. Il est mort. Nous savons maintenant que vous lui donniez, vous aussi, des raisons d’être inquiète…

Bridget était debout. Riant, elle secoua sa lourde chevelure brune et, coupant la parole à son « cousin » elle dit :

— Rassurez-vous ! Le diable sait veiller sur les siens.

 

Un meurtre est-il facile ?
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